CHRONIQUE CONCERT

Publié le 23 Avr 2018 dans : Actualités

« CLARINET SUMMIT » SOUTH TOWN JAZZ  2018

Paul Cheron & Jérôme Gratius « Clarinet Summit » : Paul Cheron (cl, ss), Jérôme Gratius (cl, ss), Didier Datcharry (p), Jean Xavier Herman (b) et Marie-Hèlène Gastinel (dr). Vendredi 30 mars.

« Chéron et Gatius se sont rencontrés lors d’un « boeuf » (dans le monde du jazz classique il y a encore des jam-sessions!). « Et çà a tout de suite collé entre nous » (Paul Chéron). Ils ont donc décidé récemment de monter ce duo. En faisant le choix d’un répertoire sortant des sentiers battus. Paul Chéron est toulousain et il a bénéficié, débutant, des conseils éclairés de Guy Lafitte. Après avoir fait le bonheur de nombreux festivals dans les années 80 avec son Banana Jazz, il a fondé et dirigé le mythique Tuxedo Big Band (plus de 500 concerts, nombreuses tournées internationales, et enregistrements de 8 albums multi récompensés). A l’occasion de l’enregistrement de 2 CD Chéron s’est lié d’amitié avec Bob Wilber, compositeur et arrangeur à la carrière exceptionnelle.

Lorsque Wilber a pris sa retraite, il lui a offert toutes ses partitions… Un « cadeau » (d’un volume impressionnant, dixit Chéron!) que Paul utilise depuis pleinement et avec jubilation.

Ce qui permet à ce duo, comme ce soir là, de surprendre en sortant des sentiers battus : thèmes peu connus et arrangements originaux sur des standards. Grenadilla Stomp, Beale Street Blues, Naughty Phideaux, I had it but it’s all gone now, Lena from Palestina par exemple pour les découvertes ou semi-découvertes et Pee wee’s Blues, Rosetta, Honeysuckle Rose, The Mooche, Saint Louis Bluesentre autres, pour les thèmes connus exposés d’une manière inédite et stimulante.

Au delà des choix surprenants du répertoire et des arrangements de ce « Clarinet Summit » c’est la vitalité et l’inventivité des solos et des échanges entre les deux souffleurs qui firent merveille. Aucune routine, à chaque instant les 2 solistes échangèrent avec des sourires complices, s’étonnant visiblement de leurs trouvailles jubilatoires. Loin, très loin, comme évoqué plus haut de ces groupes de jazz « revival » tristounets et sans imagination.

La rythmique les suivit dans toutes leurs propositions. Le Didier Datcharry Trio joue beaucoup dans le Grand Sud Ouest et ce n’est pas un hasard. Solide, soudé, attentif. Mention spéciale pour Marie-Hélène Gastinel, à la batterie, pour deux solos explosifs délivrés avec une intensité incroyable. Les deux leaders ne la quittant pas des yeux et l’encourageant à prolonger ses chorus. »

Pierre-Henri Ardonceau

Clarinet Summit (Photo Pierre Vignacq)

A l’occasion d’un échange d’ « after » concert, Paul Chéron a évoqué avec chaleur et émotion ses rencontres avec Oncle Daniel…

Daniel Filipacchi, notre ancien directeur toujours « chairman emeritus » de Jazz Magazine, est un grand amoureux du jazz classique. Après avoir découvert le travail de P. Chéron, qui l’enchante, il l’a invité plusieurs fois à jouer, dans son luxueux et impressionnant appartement parisien, dans des conditions vraiment « premium». Grands souvenirs pour Paul…